Les gestes, contractions, concentrations

Bandha, Mudra, Drishti

Les Bandhas ou contraction, sont là pour dénouer les trois zones principales de tension dans le corps : Gorge - diaphragme - périnée
Mûdra, c'est le geste, terme plus général, le geste de la contraction. Ou tenue, maintien, ou scellement énergétique.
Drishti, des fixations, des placements ou concentrations oculaires, les yeux marquent aussi l'unité des souffles, pensées et énergies.

Les mûdras

Dans la pratique du yoga, des gestes seront utilisés pour concentrer l'énergie, pour favoriser le travail sur soi, l'intériorité et stimuler différentes régions du corps, pour que l'énergie circule pour le bon fonctionnement des organes en correspondance.

La mûdra la plus connue est celle avec les mains, les pouces et index sont reliés, jnana mudra, tournés vers le bas ou bien dirigé vers le ciel avec chin-mudra. Geste dit-on de la connaissance (Jnana).

Une manière d'éviter le dialogue intérieure est... de tenir sa langue...!
On considère que c'est aussi un geste de maintien de l'énergie. Le plus courant est celui de retourner ou d'ériger la langue vers la partie molle du palais ; mais on peut placer la pointe de la langue aussi vers la racine des incisives du haut ( khéchari mudra).
On peut aussi placer la langue dans l'espace entre partie de la machoire supérieure et partie de la machoire inférieure ; cette même tenue
peut aussi voir la langue toucher la luette, la ghantikha.
Mais la langue peut être dans certaines pratiques en kaki mudra, comme si on faisait un tuyau avec la langue. Ce geste peut être à l'intérieur de la bouche, ou bien à l'extérieur comme dans le cas de la respiration sitali. Kaki mudra, la langue comme une langue de corbeau (Kaki).

Asvini- Mudra

On peut rendre un hommage à A. Van Lysebeth pour les avoir parfaitement expliqués et clarifiés pour tous ses élèves et transmis dans son ouvrage Pranayama.
Asvini-bandha est le mudra « de la jument ». Après avoir-expulsé son crottin, la jument dilate et contracte plusieurs fois l'anus. Asvini-bandha imite ce mouvement, c'est l'apprentissage du contrôle du sphincter anal. Ce sphincter se trouve habituelle-, ruent contracté, c'est sa position normale pour refermer l'orifice du tube digestif, il ne se relâche qu'au moment de l'excrétion. Il peut cependant se trouver dans deux autres situations : on a besoin d'aller à la selle, et l'on se trouve obligé de se retenir : C'est alors la contraction volontaire du sphincter. Ou bien, au contraire, en cas de constipation, l'effort de poussée fait saillir l'anus à l'extérieur : c'est une dilatation volontaire. Asvini est la combinaison de ces deux mouvements.

Il existe un tas d'autres Mûdra dispensés dans les formations ou ateliers...

Mula-bandha

C'est, avec asvini-mudra, le « bandha », la ligature, la contraction qui affecte muladhara chakra. A propos du « lotus,», nous comparions l'individu à une fleur dont la colonne serait la tige, et muladhara la racine ! Muladhara est la racine de l'être humain tant sur le plan physique que sur le plan énergétique et spirituel : c'est la source de l'énergie vitale. Cette, contraction qui porte sur la zone sacrée stimule le système parasympathique pelvien. Ce plexus de première importance commande les fonctions d'excrétion grâce aux nerfs qui irradient le côlon, le rectum, l'anus, la vessie ; il commande toute la vie génitale grâce aux nerfs qui irradient les organes génitaux externes et internes.

Mula-bandha se différencie d'asvini-mudra en ceci qu'il n'y a pas ici d'alternance entre dilatation et contraction. Il s'agit seulement de contraction du sphincter anal, contraction plus poussée et plus longue. Cette contraction concerne : le muscle releveur de l'anus ; tous les muscles du plancher pelvien et du bas-ventre pour repousser les viscères vers le sacrum, et, bien sûr, le sphincter anal externe et interne. Citons A. Van Lysebeth qui apporte une précision importante en mentionnant que : « Il y a le sphincter anal externe, qui ferme l'extrémité du tube digestif, cela tout le monde le sait. »

Uddyana Bandha

C' est une contraction de la sangle abdominale en tirant vers le haut ( sangle controlée ) . A l' expir , on rentre l' abdomen et on tire vers le haut . L' effet doit aussi se sentir dans la gorge. Ce travail agit sur tous les organes internes, active la plastcité du diaphragme , a de très bon effet sur la constipation, les règles féminines, permet d'approfondir la respiration, soulage le coeur.

Jalandhara Bandha

C'est ici un travail sur la gorge et son centre énergétique (vishuda ) , la bandha s'effectue simplement en penchant la tête vers l'avant : menton au sternum. Cette bandha est utilisée dans la respiration Ujjay.

Nauli Kriya

Habituellement c'est la position debout, les pieds écartés d'environ 30 cm., les genoux pliés, les mains plaquées sur les cuisses et y prenant fermement appui, comme pour Uddiyana Bandha. Bien maîtrisé, il se pratique en Lotus.

NAULI CENTRAL (Madhyama Nauli) Expirer à fond, relaxer complètement la sangle abdominale et faire Uddiyana . Les muscles abdominaux appartiennent à la catégorie des muscles striés qui obéissent à la volonté. Ce sont eux qui forment le pilier central qui fait saillie au centre de la cavité qu'est devenue le ventre rétracté. Maintenir ces muscles contractés aussi longtemps qu'il est possible de retenir le souffle confortablement, puis relâcher les grands droits, revenir au stade Uddiyana, et enfin laisser le ventre revenir à sa position normale (non rétracté). C'est alors seulement qu'on inspire. Cela évite l'irruption brutale d'air dans les poumons. Après quelques respirations complètes, répéter à volonté.

NAULI CENTRAL, variante
Au lieu de laisser les grands droits immobiles au centre de l'abdomen, on peut les contracter durant deux secondes, les relaxer (donc revenir à Uddiyana), puis refaire Nauli central durant deux secondes, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il doive interrompre pour reprendre haleine.

Les drishti

Les yeux sont trop souvent stimulés ou sur-stimulés même sous les paupières fermées.

Parmi les gestes occulaires les plus courants les drishti, la convergence vers le point entre les sourcils est le passe partout. Brumadya drishti est la fixation sur le point inter-sourcillier. Yeux ouverts ou fermés on se laisse loucher. L'intention est porté au mieu, vers le cakra du coeur.
La convergence peut se faire vers l'extrémité du nez et cette fois ci l'intention sera dirigée vers les chakras du bas, on l'appelle alors
nasagra mudra (nasagra a donné nasal)
Et la convergence peut être vers le haut, et là l'intention sera dirigée vers le cakra du front et au delà.

Une manière d'éviter le bavardage intérieure est de tenir sa langue. Le passe partout est de retourner la langue vers la partie molle du palais, comme pour aller toucher la luette au fond de la gorge -correspond à un travail durant lequel l'intention est dirigée vers le haut-.
La langue peut être plaquée contre le palais avec l'extrémité contre les incisives. Cette façon de faire correspond à un travail sur les chakras du bas. Et la langue peut être en kaki mudra, comme si on faisait un tuyau avec la langue. Ce geste peut être à l'intérieur de la bouche, ou bien à l'extérieur comme dans le cas de la respiration sitali.

Les Bandhas

Au premier chakra corrrespond un bandha appelé mulabandha, qui consiste à contracter l'anus, comme pour tirer les organes du bas du corps vers le haut du corps, également de diriger nos énergies vers le haut plutôt que de les laisser aller vers le bas.
Un geste bienfaisant et préventif vis à vis de différents troubles que l'humain peut être amené à rencontrer dans cette région du corps.

Udyanabandha est le geste de l'envol, un exercice moins facile d'accès, mais très puissant.
Pour effectuer ce bandha dans un premier temps, il faut expirer, puis rester poumons vides, et pendant cette suspension respiratoire, aspirer le ventre contre la colonne vertébrale et en même temps le tirer vers le haut du corps.
Quand la technique est acquise, il est également possible de la pratiquer pendant les rétentions poumons pleins. Toute la sangle abdominale est plus tonique, le système digestif est renforcé et le diaphragme est également tonifié/étiré pour un bon fonctionnement.

Mulabandha et udyana-bandha effectués en même temps donne beaucoup d'énergie.

Jalandhara bandha, la contraction de la gorge consiste en un geste ou l'on plaque le menton contre le sternum tout en étirant l'axe vertébrale vers le ciel. Ce geste sera bénéfique pour le bon fonctionnement de la thyroide.

Lorsque l'on pratique le yoga, on va s'installer dans une posture, on placera une respiration et idéalement les gestes, les yeux, la base et le geste du ventre lors des rétentions poumons vides.